Au rythme des saisons


J'ai longtemps leurré du regard
L'obstacle morbide aux tréfonds
Pour voir les heures passées
Les aiguilles de l'horloge se mouvoir
Les secondes s'assembler
Les minutes se réunir
Les heures passer
Les journées mourir
Les feuilles des arbres se détacher
Jaunir et palir sur le pavé
Frémir à la bruine matinale
Estomper au désir revé
Retourner une terre séchée
Pour retrouver trésor et délices
Enterrer d'infimes démons
Arrosés de larmes gelées
Bruine au seuil de l'espérance
Dégénére coteaux et vallées
Froisse des coeurs décornis
D'hyméne mendiée
Ramifie de solides chaines
Contemple les faites
Aux pauvres alentours
Inondant d'espoirs vaincus

Aux prémices frileuses
Un homme s'agenouille
Frémit et pleurniche
Pour avoir abondonné
Luxe et merveilles
Retrouvant amertume et misére
Au coeur d'un plein hiver
Pleurant son sort similaire
Jouissant d'espoirs perfides
Jouvenceaux aux multiples illusions
Alluvinnent d'innombrables fleuves
Songeant aux jours prochains
Accueillant hotes insipides
Miracle sera le jour venu

Morbide sera ton heure
Vingt printemps de l'année
Conviées aux quatre saisons doublées
A mi-mois invité
Mi et mi en différent
Chaleur du coeur
Brulant ton candide corps
Langue au langage méticuleux
Largue des mots aux sons vulgaires
Voix douce et adorable
Devenue rauque et répugnante
Divorçant de multiples couleurs
Ton corps aux membres las
N'épousera qu'un linceul verdi
Dans ton unique cercueil
A tete couverte et pieds noircis
Tu songeras aux pleurs du lendemain
Larmes au gout amer
Sanglots au crochet d'hameçon
Dilapident le courage épargné
Transgressent la passion et la patience

Au seuil de l'horrible destin
Faisant le malheur des uns
Les autres se disent anciens
Contemplent et lorgnent le parfait
Qui à vifs pas
Fait irruption dans l'enceinte vernie
Heureux! nous qui vous avons accueilli
Prenez place et comptez le temps
Songez à hier en pensant à demain
Voyez-vous aujourd'hui pour vous comparer au lendemain
Gardez vos pleurs faute d'user vos yeux
Une terminologie nouvelle à l'ouie vous parviendra
Au palmarés des mots et des maux
Se joindront vices et infirmités
Apprenez à rire au lieu de pleurer
Fetons le printemps de notre année
Le votre si attendu, fera notre bonheur

Voilà, écoulés une saison et peu de temps
Des cherrubins au sourire innocent
Arrivent tetant leur doigt
Ne sachant de quelle main saluer
S'avançant avec une langue trépignante
Un papier dans une main
Une valise dans une autre
Des jambes tremblantes
Soutenant un corps léger
Des enfants arraché aux mamans
Encore non allaités à temps
Buvez ! leur dira-t-on
Du lait en poudre commandé
Mangez ! leur répéta-t-on
Des oeufs en poudre d'importation
Mangez tout ce que l'on importe
Pour qu'un jour venu
Vous deviendriez marchandise à export
N'ayez peur de rien
Excepté de Dieu et ses Saints
De vos uniques printemps
Faites votre éternel don
En lettres de sang se graphera l'histoire
En braises d'or se décoreront les maitres
Enfants , soyez à votre age conscients
Dure est l'aventure qui vous attend .

Lugubre tribu reléve
Congédiée aux dures épreuves
Armatures aux coeurs d'argile
Affretant l'audace des gens qui crévent
Des mois et des années
Feront l'histoire de l'éternité

L'érosion sur la roche persiste
La pierre dure se ramollit
Lointain était l'horizon rapproché
Durs étaient les instants
Spontanément naissent les mots
Vivement se réaniment les voix
Furtif devient le spleen
Momentanément renait l'Espoir
Glorieusement refleurit la Rose
Et le tout crie : PRINTEMPS .

Extrait du recueil de poésie intitulé:
" Deux étoiles dans un cercueil . "
A bon commentateur salut . Une énigme à la
recherche d'une solution .


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Un poème que j'ai écrit pendant des moments douloureux , il y a plus de trente ans . Il relate des événements et un avènement .


Ecrit par HACHI Said
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