Escorbaderie

J’aime bien prendre mon temps, de temps en temps. Le temps passe, je le laisse passer.
Juillet en août tout pareil, le temps s'embrase au soleil.
Les fâcheux disent de moi que je perds mon temps.

— C’est l’heure, tu es en retard, m’apostrophe le temps qui s’étire.
— Pars devant, je ne suis pas pressée

Mais le temps toujours nous rattrape. Le traître, il fait le tour du cadran. Il s’invite avec une copine à lui.
Je n’avais pas prévu l’embuscade. On se lie, on papote, le temps passe que je n’en reviens pas.
Il se barre le fourbe me laissant en tête à tête avec sa complice, l’éternité.

— Chéri, je te lègue le repassage, la poussière sur le buffet.
Je n’avais pas prévu que je serai si longtemps absente sinon tu penses bien que je n’aurais pas tiré ma flemme, les orteils en éventail sur le sable.

La dune m’engloutit. Il ne restera de moi que le cône d’une glace fondue.




Ecrit par Ann
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