Phorie sépulcrale

Je n'irai pas vers cette forêt bleue où gisent les sournois tourments
Je laisserai tranquille cette nappe claire du lac des oublis
Je sais que t'y partis pour courber sous ton ombre l'orbe des blancs lys
Je t'y retrouverai lorsque l'ombre à mes pieds me dira le moment

Tu n'avais pas encore achevé l'épopée que dut être ta vie
Tu n'avais pas encore gravi ces sommets que ton cour espérait
Ta main était agile à caresser les fleurs que ton esprit dorait
Les ors en abondance brillaient à servir tes multiples envies

Tu étais cet enfant qu'enfant j'ai attendu dedans ma solitude
Tes caprices ton rire peuplèrent mes jours durant trente-six ans
Et la peinture et le piano obéissaient à ton exactitude

Bien sûr j'irai un soir porter celui qui dort en moi à son berceau
Septembre s'est fermé comme une fleur le soir lente et seule descend
J'irai te réveiller mon frère dont le souffle apaisé berce l'eau.




Ecrit par Jim
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