Abîme

Peut être voyait elle
Depuis longtemps déjà
Plus loin que les voyelles
Cousues à leurs faux pas

Peut être connait elle
Plus qu'un linge de fleurs
Sous la rouille d'une citadelle
Sans visage intérieur

Peut être savait elle
Bien plus que les yeux blancs
Qui parlaient pour elle
Pauvres de doigts fourrageant

Peut être ne laissait elle
Qu'une caresse virtuelle
Une douceur sans appel
Sur un souffle d'ombr'elle

Au si peu de clairvoyance
Croisée sous les errances
Les bouts laids et tendus
Sont des haillons en ruth
Qu'elle ne regarde plus

Au ridicule de la cime
L'inutile dore sa frime
Belle de son seul abîme...




Ecrit par Solene
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