Bien sûr


Bien sûr, c’était la même allée de sapins bleus
Qu’il voyait de sa fenêtre, les jours d’été.
L’ombre venait se reposer sur ses volets,
Et la nuit voilait peu à peu son ciel frileux.

Bien sûr, tous les deux, nous allions sur ces pavés,
Parfois côte à côte, à sourire aux merveilles
Devinées au travers de ces gens délavés,
Couchés ça et là, les yeux poudrés de soleil.

Bien sûr, nous savions nos passés et ses oublis,
Ces visages figés de nos heures d’autrefois
Qui avaient su, un jour, faire noircir la vie.
Mais au jeu des couleurs nous conservions la foi.

Bien sûr c’était ce même adorable jardin
Que j’observais, en imaginant un monde
Réveillait de bonté aux fronts des citadins ;
Tandis qu’il brandissait ses mots à la ronde !

Bien sûr, nous prenions peu à peu nos habitudes
Conjuguant l’amitié aux reflets doux-amers
sur les ailes du temps, le cœur prend des manières :
« L’enfer est tout entier dans ce mot : Solitude »*


* Victor Hugo<br />

Ecrit par Lyne
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