Ad Mortem

Toutes les filles d’Eve pures et printanières,
Condamnèrent leurs paupières au soleil glaciaire
Leur pulpe rosée était séduisante ; fraîche
Cette écorce ne devient qu’ortie grièche

Dans mon obole infecte, le satin m’auréole
Or, vierges sont mes restes ; épargnante geôle
Dans la glaise où s’agitent vers grêles et gris
Dans ce grand palais d’écorchés, les démons fuient

Mon alcôve ténébreuse, mon havre de paix
Dans ma fosse, l’araignée cachera sa couvée
Mon armure blêmit, sereine, impavide
Sagement de mes noirs fluides, je me vide

Ce seront vos corps, nus, frigides qui l’oindront
Dans les ivresses des éclats de cette ablation
Puisses-tu enfin me laisser m’éteindre et luire
Ou comme le narrait Hamlet juste « dormir »




Ecrit par Gorth
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