La mort d'un ver de terre


Il a rampé longtemps au ventre de la terre
Aveugle, sourd et lent
Il faisait son repas de glèbe nourricière
Dans le noir, humblement.

A l'aube il est sorti entre deux taupinières
Dans un monde nouveau
Et mille sensations de chaleur, de lumière
Ont joué sur sa peau.

La fraîcheur du gazon, l’ombre des feuilles mortes
Les parfums du verger
Et la pluie qui tombait ce matin assez forte
Ont du l’encourager.

Alors il a glissé sans effort et sans halte,
Sans chercher un abri
Et il est arrivé par hasard sur l’asphalte
Où le jour l’a surpris.

Et maintenant voyez sur la chaussée brûlante
Ce lacet tout noirci
Ce n’était qu’un Lombric, une vie douce et lente
Que la mort a saisie.




Ecrit par Dago
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