Passant sur ton dos nu

Passant sur ton dos nu la pulpe de mes doigts,
Le temps d’un son tenu aux trêves qu’il déploie,
S’attardent sur l’échine au creux de quelques rêves,
Chapardent à la vitrine un glissement de sève.

Le jour bien installé s’étirait sur ta peau,
Tel un chat lézardant sous un soleil de plomb,
De sa griffe acérée, tamisant le terreau,
Comme on délivre l’âme au versant vagabond.

Oui…je l’ai ressenti, le galop du souffle court,
J’en ai même écouté l’infinie résonnance.
De subtile arme honnie en toucher de vœux lourds,
Je me suis délecté de toutes ses créances.

Je n’étais plus l’Untel, dont d’aucuns portaient l’ire,
J’étais le cœur du ciel, le risque d’un soupir,
Au milieu du miracle d’une symphonie,
Quand tout n’est qu’équilibre au fil des pas unis.

Et puis comme tout fait l’un, c’est l’autre qui s’échappe,
Laissant la parenthèse ouverte sur l’azur,
Il n’est pour chaque vie, de peine qui s’écharpe,
Tant que tu vibres encor au cœur de nos césures.




Ecrit par Aodren
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