Cassiopée

« Je vois défiler
Des filaments incandescents
Qui s’échappent de leurs guenilles.
Je crois qu’ils marchent sans filet,
D’une insouciance presque indécente, à dire vrai…
Peut-on dire des hommes qu’ils fourmillent ?
A y regarder de plus près, je crois plutôt qu’ils s’éparpillent…
Des initiés querelleurs qui, devenant geôliers d’une parole rare,
S’abîment sur l’amer, comme une réflexion d’eux-mêmes, croient-ils,
Sans savoir qu’ils ne sont qu’un bruit éphémère.
Je m’appelle Cassiopée… et aussi haut qu’il m’est possible de l’être,
Je constelle.
L’orgueil m’a enchainée à mon propre trône,
Et depuis, je trace à la craie des étalons ailés
Dans l’espoir un peu flou de les chevaucher un jour en amazone…
Peut-on dire des hommes qu’ils vacillent,
Eux qui, libres d’agir et d’aimer ne veulent toujours pas
Lever les yeux vers le ciel étoilé ?
Je les regarde s’écharper
Et pendant que mes chevaux s’impatientent,
Leurs orages futiles creusent pourtant
Des sillons indélébiles. »




Ecrit par Aodren
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