N'était-il qu'un cri ?

Tu aurais préféré, d’un geste camarade,
Caresser en passant des lauriers de Grenade,
Aller tranquillement guidé par des gavroches
Vers ce dernier logis suivi de quelques proches.

Le livre est refermé sur ton noble destin,
Ta voix grave est rangée à jamais dans l’écrin.
Tu ne chanteras plus amour ni liberté,
Ni les petits travers de notre société.

Me voici orphelin de l’ami : du poète,
Du peuple qui n’a rien, de l’ouvrier en fête.
Mais qui fustigera les maux de notre terre,
D’autres viendront peut-être apaiser ma colère ?

Et quand je marcherai sur ton chemin de miel,
Vers ce piton rocheux blotti aux pieds du ciel,
Je me recueillerai près de toi sans façon,
Citant aux quatre vents le poète Aragon.

Peut-être croiserai-je au cours de ma balade,
Le bon vieux châtaigner ceignant une dryade,
Ou l’indien aux couleurs de Picasso colombe,
Maria décorant de cerises, ta tombe ?


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Mars 2010


Les obsèques de Jean FERRAT ont été retransmises à la télé. De se que l'on connaît de l'artiste, je ne suis pas sur qu'il aurait aimé cette médiatisation. D'où la première strophe de mon poème<br />
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Mis en musique par Jean-Marie, à écouter dans: leschansonsdejm


Ecrit par Aros
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