Le pourquoi du parce que (proverbe corrigé)

En Auvergne jadis les mains les plus habiles
De la laine locale œuvraient de doux tricots
De la maille simpliste à des beautés subtiles
Les dames de là-bas savaient se mettre au chaud.

Marina qui avait des dons de tricoteuses
Faisaient artistement ses robes avec talent
Et ne cachant jamais ses courbes gracieuses
La laine l’épousait souvent indécemment.

Edouard observateur crut qu’au bas de la robe
Un petit bout de laine était en excédent
Et dit à Marina, sans être lainophobe,
Puis-je ôter ce surplus de votre vêtement.

Il tira sur le fil et c’était prévisible
La robe rang par rang perdit l’opacité
Marina qui au froid était fort peu sensible
Se retrouva bientôt parée de nudité.

Etait-ce une habitude était-ce une marotte
La belle Marina montra tout à Edouard
Elle avait ce jour là oublié sa culotte
Il se trouva ému du plaisant nonchaloir.

À cette époque là on lisait en secret
Un ouvrage local incitant aux audaces
Et ce Cama-Fouchtra aux conseils indiscrets
Donnait quelques idées qui restèrent tenaces

Bref Marina bien que se trouvant sans parure
Réchauffée par Edouard, lecteur du dit bouquin
N’eut pas le moindre froid affectant sa nature
Et la laine manquant ne la soucia point.

Mais pour les filles sages l’exemple déplorable
Incita les censeurs à devenir subtils
Ils créèrent un dicton pour ce cas critiquable
En avril ne jamais détricoter un fil

Ce sont de sots copistes ou moines ébrieux
Qui transcrivant la chose d’une façon légère
Déformèrent les mots décrivant au mieux
La perfide traction sur robe de bergère.

De textes raturés de fautes en erreurs
De cette vérité on perdit le subtil
Et l’on dit quand s’en vient la fête des sonneurs
En avril il ne faut se découvrir d’un fil.




Ecrit par Rimatouvent
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