Eux deux


il disait : de mes doigts j'effleure ton visage
et mon regard très lent accroche ton image
apaise les chagrins que rameute la nuit
entre nos bras ouverts
vois tu es à l'abri

elle disait : je suis le sol que tu laboures
une source au désert que tu as mise au jour
mon air n'est que ton souffle et mon âme de soie
dans tes mains déployée
bruit doucement pour toi

il disait : je voudrais pouvoir fendre ta peau
l'écarter ainsi que les pans d'un grand manteau
rejoindre enfin ton coeur qui bat tout contre moi
me perdre à tout jamais plongé au fond de toi
ne conserver de moi que ma bouche et mes yeux
te manger du regard, t'embraser à mes feux
garder aussi mes bras pour t'étreindre serrée
tout deux le long de toi
et te sentir trembler

elle disait : surtout ne ferme pas tes yeux
laisse-moi m'y glisser me faufiler en eux
je t'envelopperai des pans de ce manteau
j’enroberai de soie l’étendue de ta peau
nous nous sommes rejoints et tout en nous frissonne
à travers nos regards comme l'amour se donne
je ne suis plus qu'un cri je ne suis plus qu'un arc
oh dans quel tourbillon s'est prise notre barque
ne cille pas
tiens-moi à tes yeux arrimée
gisant au fond de toi
à jamais embrassée




Ecrit par Tanit
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net