Au soleil de juillet...

Il fait chaud dans le coin ; là-bas la moissonneuse
S’affaire au champ de blé pour faucher les épis ;
En son dos, elle étend la paille sans répit
Et recouvre l’éteule où se meut la glaneuse.

La cloche du village annonce l’angélus
Mais personne alentour ne quitte sa masure.
Le soleil est de plomb et donne la mesure
Au monde qui sommeille, inerte au stimulus.

La servante au chapeau répartit l’orangeade
Aux commis qui s’emploient au milieu des andains.
Marchant de leurs pas lents ils paraissent blondins
Maquillés du poussier qui gagne la brigade.

Le grenier de la ferme attend la livraison
Des gros sacs bedonnants, tous fermés de ficelle.
Le maître de ces lieux s’assure que l’échelle
Est fort bien installée, en bonne position.

Quand la lourde remorque entrera dans la ferme
D’autres bons ouvriers se mettront au travail
Pour rentrer la récolte au giron du bercail
Et permettre au fermier de clôturer son terme.

Au soir, à la fraîcheur, des chants gais monteront
Au centre de la cour où tous feront la ronde,
Laissant aller leur joie et surtout leur faconde
Pour dire avec emphase un mot de tâcherons.

Juillet ! Demeure encor l’unique providence
Qui met tant de chaleur au cœur des campagnards.
Eux seuls savent le goût de l’effort et des arts
Qui font que notre assiette est pleine d’abondance.




Ecrit par Tonindulot
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