Dernière journée

Elle,
C'est un café, une cigarette
Fumée ondulante
Une fenêtre, un coin de table
Elle,
C'est un hurlement muet
Marques bleues sur ce visage
Elle,
C'est un café, une cigarette
Une fenêtre, des yeux fades
Des heures qui filent
Un soleil qui s'enfuit
Elle,
C'est un bonheur disparu
Un malaise qui s'incruste
Elle,
C'est un bruit, le téléphone, sans réponse
Un café, une cigarette
Un mouvement furtif
Même fenêtre, même coin de table
Elle,
Un désespoir qui s'étire, une attente fiévreuse
C'est la peur au ventre
Une promesse, un pardon.
Elle,
C'est un café, une cigarette
Une journée qui s'achève
Et le téléphone qui resonne
Même fenêtre, même coin de table
Elle,
Même visage marqué
Elle le voit, il arrive
Il titube, il est ivre
Ses lèvres remuent, ses mains frappent
Il repart
Elle,
C'est un café, une cigarette
Fenêtre, coin de table
Un visage aux bleus
Elle,
C'est un jour qui s'éteint
Un espoir qui s'épuise
Une vie qui s'enlise.
Elle,
Toujours un café, une cigarette
Promesse en vain, point de pardon
Une souffrance qui s'enflamme
Elle,
C'est un café, une cigarette
Même fenêtre, même coin de table
Des comprimés bien alignés
Une mort certaine vient de se pointer

Plus de cafés
Plus de cigarettes
Plus rien
Adieu sa vie
Que vienne enfin Sa nuit
À elle.



Elle, victime, violence, un mal de société frappant fort et parfois discrètement sinon silencieusement.

Ecrit par Mademoiselle
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