Tu n'es qu'un Homme

Au sixième Jour par un mauvais hasard,
Tu vins te blottir au creux de mon sein
En ces temps anciens.
J’étais encore belle et généreuse
Et heureuse comme une mère.
Quand tu avais soif
Je t’abreuvais à mes sources.
Quand tu avais faim
Je te nourrissais de mes entrailles.
Quand tu étais triste
Je te régalais de mes paysages.

Au sixième Jour tu me glissas à l’oreille :
Je te protégerai et je prospérerai.
En ces temps anciens
Tu étais encore aimant et valeureux
Mais déjà ambitieux et vaniteux
Par ta stupidité
Tu me devins un Fléau
Par ta cupidité
Pour mes richesses tu me devins un Tyran
Aussi bien pour les tiens. Par ta cruauté
Pour ton prochain tu devins un bourreau.

Au dernier Jour par ta Faute
Tu périras sur ma dépouille desséchée

Reprends-toi
Ou au néant tu retourneras
Et aucun de mes autres enfants
Ne pleureront ta Mort Salvatrice
Reprends-toi
Où à la poussière tu retourneras

Au dernier Jour par ta Faute
Tu mourras par ton âme flétrie
Reprends-toi
Et la Nature toujours généreuse
Te tendra la main
Pour réparer tes erreurs dévastatrices.

Reprends-roi
Et la Terre miséricordieuse
Te pardonnera les mutilations que tu lui infliges

Au dernier Jour par ta Faute
Tu disparaîtras par ton cœur ratatiné
Reprends-toi
Ce sera bientôt trop tard
Entends ! C’est ta Fin qui sonne
…………………………..

Un jour aussi je mourrai
Emportée dans les flammes de Soleil
Qui me prendra dans une dernière étreinte
Mais en attendant mon heure
Je goûte ma sereine solitude
La Vie est si belle, si tranquille sans toi
Mon Homme

Je peux bien te l’avouer
Maintenant que tu n’es plus
Mon enfant, mon amant
Sur ton souvenir
J’ai enfanté un nouveau Printemps

Je peux bien te l’avouer
Maintenant que tu n’es plus
Mon amour, mon amant
Aimant ou bien tyran
Rien n’aurait changé à l’affaire
Tu avais rendez-vous au cercle des disparus.


Je peux bien te l’avouer
Maintenant que tu n’es plus
De toi j’étais rassasiée, repue.
Depuis j’ai repris mes couleurs
De terre, de mer
De feu et d’air
Mes couleurs d’antan
Mes couleurs des temps heureux
Des verts et des bleus
Des temps anciens
Où tu n’étais encore qu’innocent enfant.


« Rien ne naît, ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau » <br />
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Anaxagore (500-428 av J.C)


Ecrit par Ann
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