La terre est une femme (Elle)

Le Hasard a moulé sa silhouette exquise
En forgeant ses attraits ; puis, les baisers du Vent
Ont alors façonné des îles, des banquises,
Des monts et des vallées en un tableau vivant.

Elle est devenue femme au regard scintillant…
…Au secret de la Nuit, le voici qui s’allume
Tout comme un papillon limpide et transparent
Qui jamais ne s’éteint, jamais ne se consume.

Féline, en tournoyant telle une ballerine
De l’Aube jusqu’au Soir au cœur du Firmament,
Son ventre est un jardin fécond et palpitant,
L’Horizon s’arrondit aux seins de ses collines.

Des jardins suspendus naguère à Babylone,
A la fugacité des Roses de Corfou,
Elle a de ses parfums mystiques qui rayonnent
De Myrte et de Benjoin, jusqu’à nous rendre fou !

La Lune et le Soleil, féaux, lui font la fête ;
L’un capte ses regards et l’autre s’arrondit :
Le Soleil, au zénith, la contemple et l’entête,
Et, pour la consoler, la Lune lui sourit.

Du Néguev à l’Oural, au Pays du Sourire,
Des dunes du Sinaï, au grand Lac Katanga,
La Terre est une fée lascive et qui chavire
Quand l’Océan étreint ses galets d’Etretat.

L’Automne flamboyant l’habille de carmin,
Les flocons de l’Hiver d’un manteau zibeline,
Le Printemps facétieux, inouï, la taquine
Jouant à cache-cache, étourdi cabotin.

Puis, quand l’Eté revient avec les Hirondelles,
La Rosée du Matin embaume ses cheveux
Et, dans la Voie Lactée, c’est un peigne arc-en-ciel
Qui orne son front nu d’un diadème bleu.


Elle, la Terre, notre mère à tous... Belle, belle, ronde, ronde...

Ecrit par Antigone
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