A ma Muse

Par quelle prétention hardie,
Avec quelle imagination soudaine,
Se dire scripteur, sculpteur de mots ?
Quelle muse de Calliope ou Clio
Vint un jour et prit la peine,
Avec ma plume jouer sa mélodie ?

Penché sur la feuille blanche,
Dans la lumière déclinante du jour
Se bousculent consonnes et voyelles,
Des pensées qui s’entremêlent,
Pensées de toujours, pensées d’amour
Me viennent en folle avalanche.

Entre mes doigts, ma plume docile
Court, va, s’arrête et repart,
Laisse après elle sa trace noire,
Aligne les mots, comme un soir de victoire
Un général contemple drapeaux et étendards
Vaincus s’incliner dans un ordre indocile.

Dans cet inconfort de l’effort,
Dans cet espace ténu du fil du rasoir,
Dans ces moments d’incertitude,
Mon corps prend mille attitudes,
Mon âme cherche l’autre coté du miroir,
Mon esprit voit le juste accord.

Aujourd’hui je ne sais,
Si les fleurs et les fruits
Donneront leur attrait et leur parfum,
Je ne sais si pour les uns
Ces échos perçus ne sont que bruit,
Pour d’autres un quelconque essai.

Vient l’instant du verbe, de la rime,
Pur bonheur du poète rêveur,
L’instant de l’harmonie où tout se lie,
L’instant où le cœur de joie s’emplit,
Récompense magique de ce beau labeur.
Dieu créa le verbe, l’homme à lui l’arrime.






Ecrit par Ruben
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