Sous le Pont des Bois sans soif

Sous le Pont des Bois sans soif
Des laisser sans le sou
Coule à gros bouillon
La vinasse qui leur arrache les entrailles
Elle réchauffe les corps agonisant dans le froid
Et les cœurs abandonnés au bord du caniveau.

Sous le Pont des Bois sans soif
Des abimés de nos cités
Passe de poignes en goules
Le nectar qui les arrache à leur sordide quotidien
Il échauffe les esprits abrutis de misère
Et les amitiés éthyliques des quais d’infortune.

Sous le Pont des Bois sans soif
Les oubliés de la ville Lumière
Ignorent la noble ivresse de l’artiste
Et la cave des grands crus
De ces riches bourgeois aigris dissimulant
Leurs beuveries derrière les lourds rideaux cramoisis.

Sous le Pont des Bois sans soif
Des laisser sans le sou
Coule à gros bouillon
La vinasse qui assomme les douleurs.
Saouls les bois sans soif s’en vont vomir aux égouts
Leur dernière cuite et l’amertume d’une vie de dégout.




Ecrit par Ann
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