Pensionnat

Septembre rougissait, j’entrais en pension
Chez les Très Saintes Sœurs. J’avais douze ans à peine
Je rêvais d’amour fou, de roi, de capitaine
On me parlait d’enfer et de damnation.

Dans le grand réfectoire austère où nous priions
Récitant des ’Pater’ d’une triste rengaine
Je songeais en tremblant aux chansons de Verlaine
Mes lèvres remuaient de divagations.

Sur le mur blanc et vide un crucifix d’ébène
S’ennuyait. Tout semblait faux et silencieux.
Nos rires se cachaient sous des airs studieux.

Par la vitre entr’ouverte une ombre souveraine
Jouait sur le tableau. Un soleil rondouillard
Essaimait ses rayons comme coups de poignard.




Ecrit par Clementine
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