Mon arrière-pays


Tuiles romaines des villages, barrés par l’ombre d’une tour sarrazine, vous durez plus que nous sous l’ardeur de midi. Les hirondelles sont vos cris, les guêpes sont vos graines. Au faîte, une colombe rose regratte sa plume.

Une autre marche en hochant de la tête afin de compter les secondes jusqu’à l’angle, où remue un brin de joubarde. Sang transparent, de l’eau coule au lavoir et s’élargit en cercle, au détriment des reflets troublés d’être contraints sans cesse à rajuster leur image.

Je m’émeus de ces murs lézardés, des volets écaillés rabattus sur des vitres noires, des rideaux de perles de bois devant les portes, et de ces chaises vides près du seuil

Où depuis des millénaires les aïeules, rajustant leurs chignons argentés avec la pointe d’une aiguille à tricoter, viennent commenter la fraîcheur du soir.




Ecrit par Lasource
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