L'orage

Au fond de la Provence, écoute le vent d'été
Qui entraîne en son coeur la folie des cigales.
Regarde briller ce soir l'église et le clocher
En haut de mon village accroché aux étoiles.

Avance et vois encore au bord de la fenêtre
Les voiles des bateaux blancs qui s'éloignent déjà,
Esquissant quelques rondes avant de disparaître
Sous l'horizon du monde qui s'arrondit là-bas.

Un orage trop fort secoue tout le rivage.
Un ruisseau enfle et court vers le mas qui sommeille.
Entends plus loin la grèle transpercer les feuillages,
Et les éclairs violents qui lacèrent le ciel.

J'aime le parfum lourd et mouillé des lavandes
Qui pénètre la chambre dans la nuit en colère.
Referme tes bras sur mes mains qui se rendent,
Respire-moi encore jusqu'au bout de la mer.

Ne dis rien, je le sais, il y aura demain.
Emmêle-moi, emporte-moi dans une folle danse,
Entre mes ondes, ta voix, la douceur de nos liens
Qui s'enchaînent librement entre deux cadences.


Ce texte a reçu le Premier Prix de l'Aube des Poètes - Saint André Les Lille (59)

Ecrit par Poetika
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