Livides hivers


Livides hivers




Quand tu m’étais un univers
Que j’en tétais les noirs revers
Toi qui m’as le sommeil crevé
C’est souvent toi que j’ai rêvé
De ce grand rêve relevé

Frais comme la neige au névé

Tout ça paraît d’ici si fou
Nos guerres valaient bien Diên Phu
Mais nous aimions sans retenue
L’autre et que lune fusse nue
Pour éclairer blonde ou blafarde
De son pinceau seul qui nous farde
Les ébats où Vénus musarde
Et danse au plaisir de son barde

De nos victoires nos désastres
Nous avons occulté les astres
Au creuset brûlant de l’instinct
Notre soleil s’en est éteint

Nous confondions la pluie aux larmes
Et le silence aux sourds vacarmes
De nos cœurs las battant tendus
L’impulsion des malentendus


Les rêves des amours jaunies
Seules tristesses réunies
Des anciens ciels de météores 








Ecrit par Salus
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