La nuit à deux

Je tourne, je me retourne
Et tu ronfles crescendo
Je soupire, je râle
Je n’en puis plus de ta symphonie infernale
Je frappe, je cogne
De mes poings sur tes épaules
Dans tes côtes et du pied sur tes tibias
Et tu reprends dans un renaclement
Ta mélopée un temps trop court interrompu
J’enfourne ma tête entre l’oreiller et le polochon
Tu joues les grandes orgues
Je fatigue au jeu de la toupie
Un coup à gauche, un coup à droite, assise sur le lit
Je t’insulte, et tu ronfles…
En cadence je vire et chavire
Dans la ruelle sur le chien
Le chien qui grogne
Il n’aime pas qu’on le dérange
Quand il dort… et le maitre ronfle
Je me recouche, je te secoue et le ciel du lit
Des idées assassines se dessinent au plafond
Je découche de notre couche
Tu ronfles, tu t’en fous
Je m’enfuis et m’enfouis dans le silence du salon
Et je m’enroule dans un plaid
Et le chien s’enroule à mes pieds.




Ecrit par Ann
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