Les appétits d’un faune



Les appétits d’un faune





Si ta jeunesse incite à pratiquer l’inceste,
Cher enfant jamais eu,
Si tes jeux insistants sont, d’une friche agreste,
L’ivraie et la vertu,
Illicite Lilith, lente aux encens de peste,
Au parfum d’impromptu,
Parasite ingénu dont l’innocence atteste
Un violent désir tu,
C’est qu’au reflet douteux d’un sourire un peu leste,
L’affreux faune, entends-tu,
Rêve de regraver, sur ta peau-palimpseste,
L’ancien plaisir têtu
A ses reins torturant le seul sang qui lui reste !
Jeune fille au vœu vu,
Prends garde à l’être aux yeux chassieux, caché, funeste ;
A ton corps dévêtu
Sa lascive salive s’enlace et t’infeste ;
De sa langue, in situ,
Il évoque, équivoque, un délice céleste...




Ecrit par Salus
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