Les pauvres

Refrain : Ah !
Quand il ne reste que des patates
Pour réchauffer les mains et les ventres
Autour du plat les tristes figures
Comptent sur les doigts
Les jours et les heures
Jusqu’au prochain mois.

Les miséreux font d’inaccessibles projets
De ravitaillement qui permettra au clan
D’attendre la modeste paye suivante
Qui arrivera peut-être dans trente jours

Refrain : Abysses
Quand il ne reste que des pâtes molles
Pour apaiser les ventres et les cœurs,
Autour de la table, les commensaux
Comptent sur leurs poings
Les maux et les pleurs
Jusqu’aux prochains heurts.

Le réfrigérateur baille d’un grand vide
Les placards sonnent creux comme tirades politiques
Les réserves ont disparu depuis longtemps
Eux somnolent de faim et de lassitude

Refrain : Aterre
Quand il ne reste que des souvenirs
Pour attendrir les cœurs et les têtes
Autour des vieux restes, les convives
Comptent sur leurs doigts
Les mois et les jours
Jusqu’à leur cercueil

Et vient la précieuse manne tant attendue
Vite engloutie par les charges et les dettes
Il n’en reste que de pitoyables miettes
Pour tenir encore cet interminable mois.

Refrain : Amen
Quand s’invite la sordide adversité
Pour anéantir les corps fatigués
Au-devant des opulents, les factieux
Comptent dans leurs mains
Injures et pavés
Qu’ils balanceront

Les pauvres sont d’imprévoyants dépensiers
Ce n’est point là leur moindre défaut
Ils finiront bien, les ingrats
Par s’en prendre à ceux qui les grugent.




Ecrit par Ann
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