Mémoire d’Outre-Vie

La Vie dans une dernière étreinte me dit : « Je te quitte »
- Dommage que tu t’en ailles si vite,
Que je lui répliquai et mine de rien
Ça me fit un sale coup au moral.
Je m’apprêtais à rêver toute une éternité,
De paysages que je ne verrai jamais plus
D’hommes que je n’avais pas eu le temps d’aimer.
Lors j’étais las, macchabée plus nue que la Vérité nue
Dans la froide antichambre de la Mort ;
Elle me bouscula impavide de son grand manteau de nuit
Et pointa sur mon nombril son doigt décharné :
- Déjà là ! Je n’aime pas les imprévus
- C’est ce que je me tue à dire à la Vie !
Éructé-je rosissant d’espoir.
Et pourvue d’un laissez-passer retour de trépas,
Je hasardai prudente un œil par-delà mon funèbre vaisseau.
Mes petits et mes amis aussi
Arrosaient de fines larmes, les quelques fleurs
Qu’ils avaient déposées pèle-mêle
Au pied de mon linceul.
La Vie confuse me reprit à la Mort
Je la sais bien infidèle
Mais qu’est-ce que je l’aime tout de même.




Ecrit par Ann
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