Peut-on encore rêver ?....

Si tu pouvais briller du plus haut de la voûte
Nos regards éblouis verraient moins la déroute
D’un si triste printemps.
J’irais, me baladant, pour sentir à sa place
La fleur qui se pavane et dispose sa grâce
A l’œil qui prend son temps.

Claquant mes brodequins sur la peau de la pierre
Je descendrais le ru fouillant le sombre lierre
Qui cache de doux nids.
Alors en ce séjour, entouré de silence,
Je boirais de mes yeux ce tableau d’indolence
Où le cœur rajeunit.

Ici, dans mon Éden, aucun bruit de parole ;
Seulement quelque cri d’un oiseau qui s’envole
Effrayé par mon pas.
Et toi, verte campagne où se veut ma chaumière
Tu te fais doux refuge à la chaude lumière
Et multiples appâts.

Je me souviens encor des anciennes balades
Où, cachés dans le foin, de franches rigolades
Nous parlions du bon temps.
L’école ayant fermé, nous allions en vadrouille
Pour aiguiser nos sens en partant en patrouille
Sur les bords de l’étang.

Mais hélas aujourd’hui le ciel tord cette image,
Et tout comme un lion sot je tourne dans ma cage
En rongeant mon filet.
Si vous avez le goût de la céleste flamme
Donnez moi ce rayon qui est cher à mon âme
Puis changeons de ballet.





Ecrit par Tonindulot
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