L'oiseau de proie

Je m'étais abreuvé au vers antique
Et je riais, en face des anxieux,
Regardant monter, dans l’air extatique,
La plaintive chanson des morts glorieux.

La Terre obvie au divin, au mystique ;
Elle écoute les cris des oublieux,
Et sa chaîne, notre exploit homérique,
D'anneaux d’airain l'unissait aux plus vieux.

Mais aux cieux s’envole l’oiseau de proie,
Vous y voyez combien mon rêve ploie :
Ô ! gravir le ciel, vivre et puis grandir !

Comme ongles de pluie griffant mes eaux vives,
Enfoncé jusqu’à l’os de mon désir,
Vois ! Ta vie, me dit-il, n’est que dérives.


Ecrit à partir du sonnet de Leconte de Lisle :<br />
"Je m'étais assis sur la cime antique..."


Ecrit par Jim
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