Les fils de Thor

Fèvre, faure, fabre, forgeron
Depuis huit mille années je travaille le fer
Et mes mains abîmées, et la sueur de mon front
N'entament ma passion ni mon savoir-faire.

J'ai cerclé les roues des premières carrioles
Forgé pour nos grands rois des épées, des canons
Le soufflet de ma forge et la tuyère d'Eole
Sèment par le monde mon vent de création

Je frappe comme un sourd, viril, dur, haletant
Tandis qu'Héphaïstos murmure à mon oreille
Alors nait de mon art brutal un fruit vermeil
(Madame sur votre cou) léger, étincelant.

Sous la suie qui s'étale, de mes mains à mes joues
Sous mes traits grimaçants par l'effort, endurcis
J'ai le cœur à l'ouvrage et l'envie que pour vous
Les objets que j'invente allègent un peu la vie

Fèvre, Faure, Fabre, Forgeron
Depuis huit mille années, du marteau à l'enclume
Je transmets à l'enfant qui me fait des yeux ronds
Que du fer rougissant il peut naître une plume.









Ecrit par Zitoun
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