La fenêtre oubliée

Chercher loin ce que l’on a à portée de main
Jeter son regard après l’horizon pour rien
Juste pour oublier les tracas d’aujourd’hui
Qui ne sont que broutilles dès que l’astre luit

Regarder la vague arriver, écouter le son qu’elle va produire
Tendre son oreille à l’infini, la suivre et l’entendre s’enfuir
Voir le ciel se couvrir d’un manteau de rage et l’orage venir
Ecouter le grondement de sa colère enfler jusqu’à mourir

S’asseoir avec des yeux qui ne voient plus très bien
Saisir les sons feutrés installés l’air de rien
Mais voir dans sa tête’ ce que les yeux ne voient plus
Entendre les mots d’hier venus en reflux

Savoir que la fenêtre est devant le jardin
Mais que pour voir dehors on n'en a plus besoin
Se dire que bien des fois on a trouvé le bien
Là même où on ne croyait voir que du vilain

Se dire que plus jamais seront les jours lointains
Et souffrir du manque de ce même vilain
S'asseoir et écouter le temps qui passe
Fermer les yeux de la vie qui trépasse

Il y a longtemps, aux heures d’un été ardent
Aux bulles d’écumes de mes jeunes années
Il y longtemps avant de savoir que je n’avais plus le temps
Avant, c’est il y a longtemps je crois, j’étais.


Portrait à l'encre de chine sur papier gaufré de Venise.




Ecrit par Claire-Obscur
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