Les fêtards

Avec un rien d’amertume, habillée de pénombre,
Les Fables de Florian comme seule compagnie,
Sans personne pour partager mon sommeil,
Je boudais comme une enfant qui aurait égaré son doudou favori
Plantée sur le parquet de la chambre à contempler mes orteils,
Puis par la fenêtre grand ouverte le va-et-vient des chauves-souris
De mon grenier jusque loin derrière les grands arbres.

Au loin des soiffards attardés sifflaient une chanson et aussi quelques chopines
Tapaient des mains en se racontant des histoires pas très fines
Qu’avaient-ils donc à célébrer si tard dans la nuit, ces amis bien éméchés ?
De troubler ainsi mon insomnie, je m’en fus d’humeur assassine.

Aux premiers chants des oiseaux à l’heure où les vampires
Au solier de ma maison pieds au plafond s’en vont dormir,
Laissant tomber le recueil au sol, j’allai enfin m’assoupir
Quand la sonnerie du téléphone retentit.. Je dors, c’est trop tard
Il ne te reste plus qu’à retrouver tes copains d’un soir, les joyeux fêtards
Je rappellerai peut-être demain ou plus sûrement jamais
Et les premiers rais de soleil s’invitent à moi pour une grasse matinée.




Ecrit par Ann
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