On meurt

ON MEURT

Instant fatal. L'âme semble en déroute
Son tout nouvel état l'émeut profondément.
Mais cet intemporel, qui s'affranchit du doute,
La libère soudain de son propre tourment :
Voici que l'âme pure effleure avec tendresse
Le pauvre corps usé, tel un vieux vêtement
Sur lequel veillerait son souffle et sa caresse,
Avant que le tombeau ne le scelle vraiment.
Elle, tout à sa joie, éprouve sa vaillance,
Elle pleure, elle rit, considère là-haut
L'Alpha et l'Oméga. De sa nouvelle chance,
Elle se trouve émue, aspire au renouveau ;
S'envole au firmament, par un élan sublime,
Et façonne pour l'homme, un lumineux destin.
L'âme noire en revanche, elle, perçoit l'abîme,
L'épouvante la prend ; la lumière s'éteint.
Le chaos la rejoint, l'engloutit, la dévore,
L'ombre attire son ombre, il lui faut bien céder.

Selon ce qu'elle fut, l'âme subsiste encore,
Angoisse au coeur de nuit, étoile pour guider.







Commentaires : Ce texte m'est venu alors que j'étais en train de lire le poème de Victor Hugo " On vit, on parle..." ( Les Contemplations IV - 11 )... C'est comme si une suite s'était bâtie d'elle-même, en toute simplicité. L'idéal serait de lire le texte des Contemplations avant celui-ci... bien que je ne me prenne pas pour Hugo, c'est évident !!! Mais je dois dire que l'ensemble des deux textes mis bout à bout est quand même assez troublant. Cette expérience d'écriture là m'a, en tout cas, laissée une forte impression, qui perdure encore.




Ecrit par Kasia
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