Désert blanc

J’ai recueilli ce matin
Un caneton fruit d’amours tardives
Prisonnier du désert blanc
Qui recouvre la campagne.

Le poussin frigorifié
S’est blotti contre mon sein
Oasis de chaleur de sécurité
Je le nourrirais tout à l’heure
De mie de pain trempé dans du lait
Et le garderai auprès de moi
Si la Vie veut bien de lui
Jusqu’au printemps

Le désert comme un mirage
Aura disparu sans laisser de traces.
Je l’ai déposé sur un carton
Lui refusant mes doigts
A pincer, je ne suis pas sa mère
Il est sauvage et esclave
Des mes bons soins
Je refuse qu’il devienne
Il ira se régaler de vers
Et d’herbes tendres et m’oubliera
Pour la belle saison revenue




Ecrit par Ann
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