Saint-Germain des Près

Par les rues endormies chemin faisant l’artiste,
En recherche de souvenirs,
De cette douce époque au cœur avant-gardiste,
Dessous sa barbe blanche, soupire.

Il songe au vieux quartier de Saint Germain des prés
Où des cabarets légendaires,
Ouvrent dans sa mémoire un souvenir diapré
De nos artistes populaires.

Gréco naissant en noir au dessus de la scène
Étrenne : Le Bœuf sur le toit,
Devant Queneau, Vian et bien d’autres, elle mène
L’élan nouveau en cet endroit.

Bien plus tard, dans la nuit, parfois jusqu’à l’aurore,
Un couple éblouissant entame
Un be-bop endiablé que le badaud dévore,
Et dans le dernier saut l’acclame.

Évidement le jazz réchauffe la jeunesse
Passionnée de cette musique,
Il égaye les cœurs, les âmes en détresse,
En solo de trompette épique.

Quand Sartre ressuscite l’existentialisme
Aux Temps modernes éclairés,
Simone de Beauvoir signe avec réalisme
Son second sexe vénéré.

C’est au petit matin qu’ils repartent chez eux
Marchant sur les pavés usés,
Ils ignorent l’histoire au futur capricieux,
De nos étudiants insurgés.

Ce temps n’est plus, lentement l’avenir le drape,
Le rêve s’est cristallisé,
De l’artiste? Nul pamphlet impertinent n’échappe,
Saint Germain s’est banalisé.


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Ecrit par Aros
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