Madame Andrée

Dans mes pas hésitants, le temps s’est embourbé,
Au point de n’être là que pour y figurer.
Comme l’amer est rance quand on n’écume plus…
En creusant sous mes yeux des sillons si salés,
Il n’affleure aujourd’hui qu’en des maux dissolus.
Mes démons se pavanent de leurs teints halés.
Je songe à abdiquer quand mon regard oblique
Sur des feuilles jaunies, gorgées de tes fragrances,
Les forces de l’esprit donnent, par leurs suppliques,
L’arrondi nécessaire à ma désespérance.
Je funambule à l’envi sur un câble un peu lâche,
Lesté d’autres chœurs lourds dont l’écho balbutie
Des bribes d’ablutions essoufflées d’inerties
Que tu aurais sans doute ôtées de ton panache.
Tu manques à nos instants ; La mer est agitée,
Car elle se souvient de chaque sommité,
De ces fragments iodés que je sens sur ma manche,
L’ovalie délicate d’une rose blanche,
Jamais apprivoisée…
Alors que je décris ces contours imprécis,
Je repense à ton cœur qui ne bat plus ici.
Je me surprends à croire aux logorrhées d’église,
Vois-tu comme la peine dérationalise,
Le fil de mes pensées ?

Je t’écris l’au revoir jamais entériné
En surlignant l’espoir, quand viendra l’insomnie,
D’y revoir ton sourire, au spectre décliné
Dont les couleurs uniques éclaireront la nuit.




Ecrit par Aodren
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