La révolte de Tunisie

C’est la voix d’un peuple trahi
Qui crie dans le sang et les pleurs
Cette révolte n’est pas une fleur
Elle n’en a ni le parfum, ni la pureté

Tarek Mohamed, fils de Sidi Bouzid, ta charrette et ta misère tu as trainé. Ta charrette Ils t’ont confisqué, ta misère t’ont laissé.Tu as choisi le feu, l’acte du désespoir. Le soleil ne se lèvera pas pour toi ce matin. Sur ta tragédie est mort le jasmin. Je ne te connaitrais jamais. Je ne connais pas ton pays, moi fille de la France du nord. Mais tu as l’âge de mes fils. Vendeur de quatre saisons, as-tu rejoint le paradis ? Tu étais si jeune pour mourir

C’est ton peuple trahi qui crie
Ils ont si peur et pleurent les leurs
Cette révolte n’est pas une fleur
Elle n’en a ni le parfum, ni la pureté

Sidi Bouzid, Regueb, Kasserine, Sfax se soulèvent et par un mot honteux, Mam tu proposes ton savoir-faire à un homme qui affame son pays. Tu es de celles qui préfèrent museler qu’entendre ces Hommes épuisés par la faim et le désespoir. De Tunisie, d’Egypte, d’Algérie, de Mauritanie, tu crains que se répande la gangrène qui ronge le monde arabe jusqu’à l’Elysée. Aujourd’hui Ben Ali. Demain Sarkozi et toute sa clique. Mam tu es de mon sang et j’enrage. Mes frères et sœurs de cœur sont désormais de l’autre côté de la mer. Ennahda Renaissance Ennahda… Sur le fumier des révolutions
poussent les fleurs de l’espoir, aussi l’infâme vermine.

Ce sont nos frères trahis qui crient
Mais qui choisiront-ils à leur tête
Le monstre qui guette n’est pas une fleur
Elle a le gout de l’intolérance.


Janvier 2011

Ecrit par Ann
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