Chanson des oies

Maintenant que les enfants
Sont plus grands
Que les parents invisibles,
Maintenant que les anciens
N'ont plus rien
Qu'une peur indivisible,

Allons-nous baisser les bras
Comme ça,
Fermer nos yeux, nos oreilles,
Nos lèvres sans un baiser,
Sans bonté,
Nous détourner des merveilles ?

Les journaux ont remplacé,
Déplacé,
Les romans et les histoires.
La musique des palais,
Désormais,
A quitté ces territoires.

On raconte que là-haut
Trente oiseaux
Ont traversé sept vallées
Pour connaître le début,
Le salut,
La sagesse des pensées.

Un atome comme un point,
Sans témoin,
S'imagine avec aisance
Au croisement, qui debout,
Qui fini :
Le pari de l'existence.

Ce qui donne, ce qui prend,
C'est l'instant,
La latitude avérée,
L'âme, à la bonne hauteur,
C'est l'ardeur,
C'est la douceur bien-aimée.

L'immobile est-il ce qui
Meurt, ici,
Le décor imaginaire
De la terre, ou ce qui est,
À jamais,
L'équilibre entre les sphères ?

Sept midis dans le ciel ©M.KISSINE – ISBN 9782919390236

Le nid que l'oiseau bâtit
Si petit
Est une chose profonde ;
L'œuf ôté de la forêt
Manquerait
A l'équilibre du monde.
Victor HUGO - Chanson des oiseaux


DLE<br />
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6 novembre 2016


Ecrit par Madykissine
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