Adieu mon amazone

Du haut de la montagne où je t'avais portée,
Somptueux piédestal d'une déesse antique,
J'ai pu te dire je t'aime avant que ne me pique,
Ta dernière flèche, courroux d'Hyppolité.
Quand j'observe ton corps sous ta robe moirée,
Comme la peau est blanche, le ventre famélique,
Et tes veines saillantes à l'envie vampirique,
Avide de mon sang pour se revigorer.
L'amour, la douceur dont l'étreinte fut parée
Ne sont qu'un souvenir dans ton cœur squelettique
Où la place est cédée à ces combats épiques,
Ton belliqueux ouvrage, sous ton sein mutilé.
Tu es une colombe au bec ensanglanté
Méprisant mes efforts, l'émotion apathique
Sauf pour donner la mort aux preuves authentiques
De la passion ardente dont je suis hanté.
J'avais gardé l'espoir de dompter tes épées
Mais notre idylle est une femme anorexique,
Elle ne se nourrit que d'échanges laconiques
Habillée de la haine dont tu l'as drapée.
On m'avait prédit que je serai violenté.
J'avais fait fi de tous ces avis maléfiques,
Je ne voyais que des jaloux machiavéliques
Sans savoir que c'est toi qui les avais tentés.
Aujourd'hui je suis mort, encore abandonné.
J'ai succombé à l'être pervers narcissique,
J'ai cassé mon sourire, l'âme mélancolique,
Roi des épouvantails tristement couronné.
Du haut de la montagne où je t'avais portée,
Somptueux piédestal d'une déesse antique,
J'ai des visions de chaos, apocalyptiques
Mais je n'ai que mon corps ici-bas, à jeter...





Ecrit par Zitoun
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