Troisième paupière
Le jour rentre et m’éventre. Nimbant mes cernes vitriolés de ce torrentiel à lucioles qui dégringole. Béance des sabliers. Dehors, il est cette planète écrue. Peuplée de squelettes alarmés, charnus ou décharnés. L’espace me vêt. Comme si j’étais d’éther ou bien nue. Crinoline à corolles, faïencée de fer. Volants hydrogène aux collines de vents et de ciels absolus. Je veille, pâle violette. Pendant qu’Andromède, cannibale, nous guette
La nuit s’ennuie et s’écrit. Sa matière noire me sirote les yeux. Attraction sans frontière. L’espace me crie. Que je suis brève et famélique. Petite et fortuite. En fuite. Et pour ne pas être qu’une moindre seconde, je m’enivre toute ronde. Au céleste de soleils mervent rouge, d’orions qui bougent. Au terrestre du triton vert, de l’orang, de l’orange lumière
Paupière inachevée. Plus près, je serre le squelette de ta main. De ta main rencontrée, bosphore clouté d’or. Très délicieuse. Et ça, c’est tellement mieux que bien
au delà de ce nombril
Ecrit par Boetiane
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