Salomé d’Avignon

Le Rhône est pourpre et ivre
Où la vigne se mire
Et le Tarn se regorge
De ses eaux qui l’engorgent.
La Camargue se vide
De ses chevaux humides
Et ses coteaux s’affolent
Quand les oiseaux s’envolent.

Trisse… hirondelle; trisse!
Va… vers ma bien-aimée,
L’aimable Salomé,
Si fébrile et si triste.

Le boisé vert se meurt
Quand la mer est nourrice
Et les poissons pourrissent
Dans ses arbres qui pleurent.
Dans l’arène de Nîmes
Où se dresse un taureau,
Tu seras la victime
De deux cornes au trot.

Trisse… hirondelle; trisse!
Va… vers ma bien-aimée,
L’aimable Salomé,
Si fébrile et si triste.

Au palais des murmures,
Où les papes s’emmurent,
On crêpe le chignon
Pour dame d’Avignon.
Fermez le pont du Gard,
Car le Gardon s’égare
Où ma belle est souillée
D'une larme noyée.

Trisse… hirondelle; trisse!
Va… vers ma bien-aimée,
L’aimable Salomé,
Si fébrile et si triste.




Tous droits réservés © Claude Lachapelle / janvier 2017

Ecrit par Claudel
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