L'Omu Di Cagna

Depuis la nuit des temps, sentinelle dressée
Défiant les quatre vents et les dieux courroucés

Les échos de fureur de sa terre souillée
Volutes de fumée du maquis qu'il domine
De ces envahisseurs qui transpercent la chair
Des enfants qu'ils arrachent à l'amour de leurs mères

Un peuple dont l'honneur est lavé par le sang
De ces âmes perdues de n'avoir pas trouvé
L'harmonie d'une terre, une vie apaisée

Les ciels qui défilent, les effluves de myrte
La rivière lointaine où ondule une truite
Les côtes où le ressac a des relents de poudre
Fier dans la tempête insensible à la foudre

Forteresse incarnée, il est la clé de voûte
Du passé au présent conjugué au futur
De ces lopins de terre que l'on donne en pâture

Aux appétits féroces de ces spéculateurs
Qui brisent l'équilibre et arrachent le cœur
De ces âmes perdues qui survolent les monts
Les criques cristallines, les troupeaux les églises
Les sources millénaires, les voix qui cristallisent

La plainte des nations, la lueur d'une flamme
Les chants qui montent aux cieux pour l'amour d'une femme
Toi le témoin du temps, droit, fier, l'Omu Di Cagna




Ecrit par Grain de sable
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