Te rejoindre, t'accompagner

Il fait froid ce soir.
Je m’emmitoufle
En vain.
Le Vent me pénètre l’âme,
Preneur impatient, insatiable.
Peu à peu, mes paupières se plombent
Et il m’invite, sifflant, à m’asseoir
Au creux de sa paume. Ses pantoufles
A ses pieds de dame,
Douces, agréables,
Taisent un silence délicieux,
Précieux des cieux…

J’ai bien pensé boire du vin,
Mais il n’animerait que mon corps…
Décembre, jusqu’à lors spectateur
Satisfait, caustique, brutal, vicieux,
Comme un odieux voyeur, un tâteur
De faiblesse,
Entre en scène ; et l’hivernale Torpeur,
Rendue plus intense, d’autant plus parfaite,
Est plus dominante que la peur…
Elle laisse
Mon souffle en suspens.

Posée sur ma ligne
De vie,
Ses jambes se balançant dans le vide,
Livide,
Maligne,
Ma Mort se pend
A mon cou :
Elle m’attend toujours, encore.

Sens obvie
A cette effusion.
Je la connais, je l’ai presque faite…
Aller bon sang ! Vas-y ma Mémoire ! Souviens toi !
L’effort est surhumain, le temps interminable
Enfin… après une éternité… un éclair…

Oui ! C’est ma sœur ! Mon moi ! La fusion
De mon cœur, de mon être, de mon pouls !
Et cette Bise éteinte, c’est elle ! Elle m’appelle !

Ma chair gonflée d’engelures, ma peau sèche pèle.

Pourquoi ne l’ai-je pas comprise ! Je suis minable !
Pardon ! Pardon ma chère pour ta solitude ! L’air
Qui t’entoure sera chaud maintenant, promis.
J’y ajouterai ma tiédeur, parente, amie.

Ah ! Je viens ! Je viens, ma froide Angelle !

A toi.




Ecrit par Pampelune
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