De Buckingham à Paris on meurt aussi

À Buckingham il n’y a plus de palace,
Et à Paris on meurt aussi.
Sous les ponts de Venise il y a de la place,
Et près du marcher aux fleurs aussi.
Triste constat de prolétaires,
De mendiants aux pensées amers.
Je pose ma plume,
Je désespère,
Je hurle sans voix,
Je me débats,
Et durant ce temps,
Au cœur de mes tourments,
Au café Pouchkine on danse toujours
Les valses de la place rouge !
Maître Raimbau dites-moi,
D’où viennent tous ces fracas,
Ces bruits de bombes,
De bottes lourdes,
Et ces cris d’hommes que l’on abat ?
Est-il possible Monsieur Cocteau
D’entendre un encore votre piano,
De rire encore du Bœuf sur le toit
Sans peur des miroirs qui volent en éclats ?
Mademoiselle la tour Effel,
Ensanglantée de nos misères,
Entendez-vous nos cris d’amour,
Nos chants d’espoir,
De troubadour ?

Les anges noirs,
Les anarchistes,
Apollinaire,
Tous les poètes,
Ces hommes fous,
Ces gens précaires,
Ces voix muettes,
Ces ombres floues
Qui devinent tout
Lorsque coule la Seine
De Paris à Vienne,
De Buckingham jusqu’aux Terrasses,
Parvis d’un château où les gardes se prélassent,
Place où les corbeaux s’assoiffent.
Sombre masse noire
D’un jour mourant
Qui brutalement un soir
Eteint les yeux des enfants
Pleurant à jamais sur les tombes,
Le souvenir de leurs parents.

R.B


Texte rédigé suite à l'attentat dans la salle du Bataclan à Paris.<br />
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Dans mon recueil: À l'ombre de mon tilleul vert soumis en contrôle lecture à la maison des édition Chloé de Lys


Ecrit par Poesie Flanante
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