Ma femme

Horrible temps ! La vie en miettes s'effiloche.
Bien des couples, ce soir, tremblent d'être à genoux.
Ma femme, oublie un peu ce qu'il advient de nous :
Une image engloutie entre deux sons de cloche.

Dans les plis du silence où je me suis lové,
Rejoins-moi par les yeux, caresse-moi par l'âme
Et dis-moi qu'il n'est rien, ô ma fleur, ô ma flamme !
Que tu ne puisses dire à mon coeur éprouvé.

Comme un bel oisillon, ris, tournoie et voltige
Au-delà des fléaux, loin des peuples hagards ;
Décoche-moi, secrète, un de ces chauds regards
En lequel j'aie au moins quelquefois le vertige.

Me voilà nu, blessé, famélique et transi,
N'ayant que toi, mon ange adorable de force,
Toi qui soutiens ma nuque avec ton jeune torse
Et brûles d'habiter le mal qui m'a saisi.

Les rêves se sont tus, la lumière est absente.
Peut-être enfin saurai-je accueillir le repos.
Mon front glacé, vois-tu, s'afflige à tout propos.
Viens y coller sans bruit ta bouche frémissante


Ce poème est extrait de mon livre intitulé : "La Blessure des Mots".

Ecrit par Thierrycabot
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net