La montagne

Elle est née du chaos, tourbillon délétère,
De la cendre et du feu jaillissant des volcans,
Ou de la facétie des courroux de la terre
Sa genèse est la foudre et son père un Titan !

Sur son plus haut sommet, un aigle a fait son nid
Et son trône, là-haut, est ingrat et austère,
Le silence s’émeut et l’écho n’y survit
Qu’en écoutant la bise exulter de colère.

Dominant les vallées où les chemins s’emmêlent,
D’orage en arc-en-ciel, en soleils triomphants,
Auréolée de nues, de flocons éternels,
Elle est loin des embruns dépeignés par le vent.

Sarcophage immobile édifié par les dieux
Et dont la majesté interdit les nuages,
Dans un mutisme froid, ses cimes font aux cieux
Cet étrange ballet qu’on dirait un mirage.

Les rochers sont un gage à sa sérénité
Dans sa Tour de Babel, touchant le firmament,
Qui se rit des « toujours », des « demain », des « avant »
Du temps qui va et vient dans son éternité.

(c) extrait de LES FUGUES DU TEMPS




Ecrit par Antigone
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