Ballade sur les 200 terrils du Nord

Le vieux terril est un signal,
De l’époque carbonifère,
La fougère du minéral
Se fait la belle messagère.
Dans ce géant calorifère
Les schistes se consumeront
Mais on verra le belvédère :
Quarante terrils resteront.

Le climat devient tropical,
Lorsque la chaleur s’accélère :
Chénopode du Sénégal
Ou l’ambroisine prolifère.
Bien des lapins ont leur repère.
Les papillons fourmilleront
Sur la fleur de l’ombellifère.
Quarante terrils resteront.

Tel un mont méridional,
Quand la chaleur est plus légère,
On voit au soleil matinal
Rouge Centranthe qui préfère
Les éboulis de Cordillère.
Bien des espèces pousseront,
En laissant planer le mystère.
Quarante terrils resteront.

Ô mon Dieu ! Voyez l’herbagère
Les arbres du Nord laisseront
À tout l’Artois son caractère !
Quarante terrils resteront.


Henri Claverie
Le 1er Mars 1984
En souvenir des terrils de mon enfance


Ce poème est de Monsieur Henri Claverie, illustre figure d'Hénin-Beaumont, qui m'a proposé d'en être le compositeur interprète.

Ecrit par Stapula
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