La cigogne (Légende)

Une cigogne, mâle de son état,
Comme à chaque hiver venant,
S’en retournait au désert
Pays des sables et des dromadaires…

- C’est qu’on se les pèle en Alsace
Qu’il répondit à un gascon
Doué de bon sens, attaché à sa terre,
Qui lui demandait pourquoi
Il se brisait les ailes,
A voler sur une telle distance
Chaque année à l’automne
Ainsi qu’au printemps.
Aux frimas de l’hiver, le tokay
fut une année la véritable cause
Du départ des rives rhénanes.
De l’oiseau noir et blanc
En voilà toute l’affaire avouée…

« Tire… zieh’ am Strick
Au bout de la corde, la seille attrapera »
Hurlait des profondeurs
Le lutin du lac des âmes errantes,
A l’échassier somnolent
Des libations de la veille,
Longues pattes arc boutées à la margelle
«Et la corbeille entre ton bec,
tu porteras à la Jeanne…
Bring ‘s Schann a Bubbala heim
Im Korb schläft das so erwünschten Kind..."

Par une maladresse, le panier
Retomba au fond du trou
Sur le tomte, pourvoyeur de vie.
Le petit vint à se fracasser
Contre les durs silex du puits,
Et aux limbes replongea…

Und ‘s Schann wart auf
Ihr’Hänschen immer noch.
Un sucre sur le rebord de la fenêtre
Elle dépose chaque mois sans succès.




Ecrit par Ann
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