Jeux de mains

Il me plait à penser
Qu'à lire mes écrits
Vous allez vous livrer
A ces doux jeux bénis.
Mettez-moi je vous prie
Sur le bout de vos doigts
Dès que naîtra l'envie
De vous rendre en émoi.
C'est d'abord inconsciente
Et lègère votre main
Qui se fait caressante
A vos joues de satin
Et sur vos lèvres sèches
Que votre langue lèche
S'essay'nt des baisers
Que vous improvisez.

Laissez-moi partager
Ce plaisir solitaire
Auquel vous souscrirez
En découvrant mes vers.
Au lob' de votre oreille
Avec qui vous jouez
Ecoutez-moi souffler
Que le désir s'éveille.
C'est un tout petit feu;
Qui doucement s'allume
En lissant vos cheveux
Et rêvant à la lune.
En démêlant ces méches,
C'est juste une étincelle
Qui lance des flamèches
Puis crépite et constelle.

Il me plait à penser
Qu'en murmurant mon nom
D'un coup, vous frémissiez
Pour faire naître un frisson:
Faîtes-moi promener
Au creux de votre cou
Jusqu'à votre nuque et
La massant de partout.
La tête renversée,
Les paupières mi-closes,
Ça y-est, vous ressentez
De merveilleuses choses:
C'est comme un petit feu
Qui s'allume en vos mains
Propagé par ces jeux
Non vilains mais coquins.

Il me plait à penser
Que supplantant Delon,
Vous puissiez fantasmer
En évoquant mon nom:
La fleur de votre peau
Frémit à chaque grain
D'un frisson qui migre au
Balconnet de vos seins.
La poitrine gonflée,
Vos tétons sont dressés
Et leurs pointes durcies
Se veul'nt pressées, pétries.
Je vous sens agitée
Sans qu'il n'y ait de froid:
Vous ne pouvez plus nier
Que vous pensez à moi.

Il me plait à penser
Que dès lors dans l'action
Vous puissiez m'invoquer
Dans ce doux pamoison.
C'est maintenant certain,
Plus qu'un feu, un brasier
Vous incendie les reins
Qui se creusent cambrés.
Sur le lit, dans la chambre
Comme un arc tendu
Les voici qui se cambrent
A la flèche attendue.
Pour éteindre ces flammes
Vos deux mains n'y suffisent
Pour que vos doigts réclament
Et qu'à la source, ils puisent.

Il me plait à penser
Que lors vous m'immoliez
Au profond souterrain
Baignant votre bassin
Avec vous, je m'enchaîne
Au tréfonds de vous-mêmes
Pour ressentir les spasmes
De ce nouvel orgasme.
Encore empli de fièvre
Et tout mouillé de vous
Portez-moi à vos lèvres:
Votre bouche a bon goût
Et qu'à lécher vos doigts
Vous suciez un peu d' moi.
Et qu'à lécher vos doigts
Vous suciez un peu d' moi.



Musique de Cosette Fédérighi









Ecrit par Louis Vibauver
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