Une

UNE

Je me promenais tranquillement et tête en l’air sur la route de Toulouse quant tout à coup, je fus tiré d’une torpeur transitoire par tant d’étrangetés. Rien ne ressemblait au proche passé, pas plus la prolifération des pavillons que la rumeur récurrente des voitures se pavanant, sans rien de sincère, derrière leurs rugissements. Alerté par l’incroyable tumulte, je longeais les trottoirs, traversais les clous, sans y tenir beaucoup, et régalais mes jambes d’une nouvelle douleur, prenant soin de ne pas écraser les fleurs.

C’est alors qu’au hasard, tout devint moins noir. Sabre intransigeant, la lumière léchait chaque feuille avant de finir éclatante, sur les troncs qui jaillissaient librement maintenant au milieu des logements. Comme un espace où l’on s’embrasse, tout n’était qu’enlacements. De la forêt au béton, rien d’autre que projection, création d’une toile voilée, en pleine métamorphose. Mais sans m’en douter, je suivais déjà un chemin vers une jungle cachée, sinuant à travers les arbres, ballotant ma lentille, à droite, à gauche, toujours hors de ma poche. Comme si, sans résister, j’obéissais à un désir d’aventure spontanée.

Plus tard dans la fraîcheur du soir, au large, en marge, grelotant presque sous la légère lune, une lumière latente m’alerta. Levant la tête au ciel, livré au néant d’un trait face à tant d’étoiles fixes, filantes, inspirantes, je fus aspiré vers un autre monde totalement aléatoire. Le retour fut étrangement peu fatigant, mais illuminé de candides pensées. Le sommeil ne fut pas moins qu’un éveil sensoriel et mémoriel vers le céleste. Le réveil, un assoupissement éternel.




Ecrit par Dreamhunter
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