Le fil casse, parfois. Mais peut-être...

Peut-être pourrais-je m'adosser à ta porte,
Et te dire tout bas à quel point tu me manques ?
Le vent froid du couloir nous tiendrait en escorte,
Pendant que tes écrits fuiraient dans mes calanques.

Je laisserais mon dos glisser sur le bois peint,
S'empaler dans sa chute au harpon d'une écharde,
D'où l'infime douleur dépeignant la cocarde
Rouge vif - déshonneur-, alchimie du lointain...

Je saisirais le fil qui traîne sur le sol,
Et le ferais rouler entre mes doigts joueurs.
Je le façonnerais et peut-être qu'une heure
Suffirait à le rendre plus prompt à l'envol?

Il partirait alors comme file l'étoile,
Mais sa lumière ici n'aurait rien d'éphémère,
Elle écrirait le ciel sur un autre hémisphère,
Un gréement rugissant et du vent dans les voiles.

Je me relèverais après avoir placé
Le fil incandescent à ta porte sans vie,
Pour le jour où peut-être tu viendrais danser
A nouveau au balcon de ma mélancolie.




Ecrit par Aodren
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